Un ami

2 Coureurs soleil couchant

Lorsque j’ai rencontré cet ami la première fois, je l’ai jugé. Je l’ai mis dans une belle boite. Une boite avec marquée dessus, des mots tels que : mou, rêveur, flemmard. Une personne qui se laisse porter par les circonstances. Ma vanité s’exprimait sans retenu avec une sûreté inébranlable.

Nous nous sommes rapprochés et nous avons sympathisé. J’ai appris à le découvrir au-delà de cette image que je m’étais construite. 14 ans plus tard, il jouait le rôle du lièvre pour moi dans un semi marathon où j’étais en train de cuire sous la chaleur.

3 ans avant cette épreuve, je lui donnais tel un Auguste, des conseils avisés sur la course à pied. Comment s’entraîner, quoi manger, ce qu’il fallait faire. Ma vanité, toujours cette vieille amie, s’exprimait. Je pensais qu’il resterait en retrait par rapport à mes performances, même si je les savais modestes.

Après une course à laquelle il avait participé, il m’envoya son temps par texto. 6 minutes de moins que moi ! Surpris, je relus le temps affiché.  Je le félicitais chaudement… et vérifia son temps le soir sur internet. Constatant la véracité de sa performance, je me posais des questions. Moi qui avais commencé la course à pied avant lui, qu’est-ce que j’avais fait pendant tout ce temps ?

Je me plongeais dans mon carnet d’entrainement, et analysais mes sorties. La vérité était présente, là sous mes yeux. Je ne courrais pas pour faire des performances dans des semi marathons. Je courrais pour le plaisir de le faire. J’enchaînais mois après mois le même type de sortie en variant juste les itinéraires. Pas de véritables séances de fractionné ou de programmes spécifiques.

Juste chausser ses baskets et prendre la poudre d’escampette.

Les conseils que je donnais, étaient bons. Mais je ne les appliquais pas. Je ne voulais pas m’enfermer dans un programme, un schéma stricte imposé. Je voulais garder ce fameux goût de la liberté.

Pour mon dernier semi-marathon, j’ai appliqué un programme d’entrainement ciblé par rapport à cette course. Limité par le temps sur 5 semaines, j’enchaînais les sorties longues ou rapides, les fractionnés et les séances de côtes. Mon résultat lors du semi fut satisfaisant mais c’est surtout l’aide de mon ami qui détermina fortement le niveau de ma performance.

Aujourd’hui lorsque je l’observe, Il m’apparaît toujours avec cette forme de nonchalance. Mais j’ai enfin trouvé le mot le plus juste, qui le caractérise vraiment, sans l’enfermer dans mes fameuses boites.

C’est le mot Sérénité.

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